La forêt est un environnement de travail très complexe et sa composition et ses caractéristiques physiques affectent généralement la productivité des opérations qui y sont réalisées. Chaque catégorie de travaux à ses propres contraintes et enjeux en termes de rentabilité.
Le principal défi d’un environnement de travail hétérogène est la difficulté de prévoir la productivité associée aux travaux. Bien qu’il soit très difficile de caractériser la totalité d’un chantier, il existe quelques pistes de solutions pour mieux connaître la forêt dans laquelle on opère.
Les forêts de l’ensemble de la province sont cartographiées et une multitude de données sont maintenant disponibles gratuitement. On y retrouve de l’information sur la composition, la pente, le drainage et l’historique des interventions.
Pour en savoir plus sur les données gratuites du MFFP
Cependant, il est de la responsabilité de chaque intervenant de bien comprendre les caractéristiques qui influencent les opérations et d’y suivre les indicateurs de performance qui y sont associés.
L’utilisation des indicateurs de performance en foresterie
Les produits dérivés du LIDAR sont maintenant disponibles sur presque l’ensemble du territoire forestier du Québec. La majorité des intervenants du milieu forestier aurait avantage à mieux connaître les différentes applications de ces données.
À partir du modèle de hauteur de la canopée, on peut obtenir de l’information très précieuse sur la répartition spatiale de la végétation et de sa hauteur. Il permet de mieux visualiser la répartition du volume de bois pour les travaux commerciaux, mais également d’illustrer la végétation pour les travaux non commerciaux.
Pour ce qui est du modèle numérique de terrain, il permet d’avoir un aperçu très précis de la topographie du secteur d’intervention. Ainsi, selon le type de travaux réalisé, on peut facilement illustrer les pentes problématiques et mieux planifier la traficabilité du terrain. De plus, cette donnée nous permet de produire un réseau hydrographique beaucoup plus précis et d’éviter de se faire surprendre par un ruisseau non cartographié.
LiDAR en foresterie – L’outil à maîtriser
L’utilisation des drones en foresterie est un sujet très populaire depuis plusieurs années. Toutefois, cet outil n’est devenu facilement accessible que depuis peu de temps. En effet, la diminution du coût d’acquisition et la réglementation maintenant plus adaptée en font un outil très facile d’accès.
Selon le type de travaux réalisés, il peut être pertinent de survoler le secteur d’intervention de manière à bonifier les connaissances en terme de composition, de répartition et d’hauteur de la végétation.
L’utilisation des drones en foresterie
Les données écoforestières que l’on peut consulter gratuitement proviennent de la Direction des inventaire forestier (DIF). Elles sont le résultat de l’inventaire décennal et de la photo-interprétation du territoire. Ces données ont néanmoins un niveau de précision qui est parfois insuffisant. La réalisation d’un inventaire avant traitement est alors requis.
Ce type d’inventaire plus précis a pour objectif principal de bien connaître la composition des peuplements et de définir si un traitement est nécessaire. Outre les informations sylvicoles, il est pertinent de recueillir des données relatives au contexte opérationnel. En ayant des données quantitatives des contraintes, on peut les associer à la productivité obtenue et mieux anticiper les résultats futurs.
Comme l’inventaire forestier représente un coût, il faut bien évaluer le gain potentiel d’une meilleure connaissance de l’environnement de travail.
3 solutions à la planification des inventaires
Plusieurs entrepreneurs forestiers, surtout au niveau technique et sylvicole, vivent des inconvénients dû à un manque d’information des données cartographiques.
Tout d’abord, une bonne connaissance des accès aux chantiers est essentielle à la planification des travaux. Trop souvent, on doit composer avec un réseau de chemins incomplet qui n’inclut pas les dernières mises à jour ou dont les informations sont biaisées. Ensuite, tout comme le réseau routier, les polygones d’interventions sont parfois biaisés et ne reflètent pas la réalité.
Ainsi, un suivi plus rigoureux des bases de données cartographiques permettrait certainement aux entrepreneurs forestiers d’avoir une meilleure connaissance de leur milieu de travail et d’éviter des pertes de temps inutiles.
Bien que la foresterie moderne met à notre disposition une multitude d’outils et de technologies, il est de notre responsabilité d’être créatif et d’innover dans la manière dont on les utilise. On doit bien comprendre leur potentiel, mais surtout bien comprendre nos besoins.
Mieux connaître la forêt dans laquelle on travail permet non seulement de mieux prévoir la productivité, mais également d’éviter de mauvaises surprises.