Les défis des entrepreneurs forestiers
Les entrepreneurs forestiers doivent composer avec un milieu de travail rempli de défis. Voici quelques défis et pistes de solutions pour y améliorer l’environnement d’affaires.
L’aménagement forestier joue un rôle d’une grande importance dans l’économie du Québec. Une multitude de stratégies ont été mises en place pour améliorer notre façon d’aménager nos forêts.
Par exemple, les différents acteurs du domaine adaptent les stratégies sylvicoles, améliorent les méthodes de travail pour être plus respectueux de l’environnement, consultent davantage le public et ajustent les traitements pour obtenir de meilleurs rendements.
Cependant, malgré toutes ces améliorations, si on souhaite que notre industrie forestière soit performante et prospère, on doit produire du bois de valeur à un prix compétitif. Pour cela, il est indispensable d’avoir un environnement d’affaires qui est favorable au développement des entreprises qui opèrent en forêt.
Meilleur environnement d’affaires → plus d’entrepreneurs forestiers → plus de compétition → coût de réalisation plus bas
Les entrepreneurs forestiers doivent composer avec un milieu de travail rempli de défis, tel qu’un environnement de travail hétérogène et souvent mal connu, peu de prévisibilité, des communications difficiles et des défis de gestion de ressources humaines. Il sera donc question dans cet articles de solutions pour y faire face.
1) Environnement de travail hétérogène et trop souvent mal connu
La forêt est un environnement de travail très complexe et sa composition et ses caractéristiques physiques affectent généralement la productivité des opérations qui y sont réalisées. Chaque catégorie de travaux à ses propres contraintes et enjeux en termes de rentabilité.
Le principal défi d’un environnement de travail hétérogène est la difficulté de prévoir la productivité associée aux travaux. Bien qu’il soit très difficile de caractériser la totalité d’un chantier, il existe quelques pistes de solutions pour mieux connaître la forêt dans laquelle on opère.
Comment mieux connaître la forêt dans laquelle on travail?
2) Peu de prévisibilité
Depuis le changement de régime forestier en 2013, la planification des travaux en forêt publique est sous la responsabilité du MFFP. Pour différentes raisons, les professionnels du ministère ont de la difficulté à offrir aux différents intervenants une planification minimale à une bonne prévisibilité.
Cette réalité a pour conséquence de créer un climat d’insécurité chez une multitude d’intervenants du milieu, des industriels jusqu’aux entrepreneurs forestiers.
Réduire le gaspillage dans le processus de planification
Depuis le dernier changement de régime en forêt publique, l’industrie crie haut et fort qu’elle souhaite avoir plus d’avance dans la planification des travaux. En effet, cette demande est très légitime, car une meilleure prévisibilité permettrait une meilleure flexibilité et du même coup, une réduction des coûts d’opération pour le donneur d’ouvrage, ainsi que pour les entrepreneurs forestiers.
Les différents paliers du ministère sont très réceptifs à cette demande, mais pour différentes raisons contextuelles, ils ont beaucoup de difficultés à y répondre.
La méthode de planification actuelle engendre beaucoup d’attente entre chacune des étapes du processus et occasionne des délais supplémentaires à la livraison des chantiers prescrits et harmonisés.
En voici quelques exemples:
- L’attente pour l’approbation des contrats d’inventaire (un mois pour les contrats avec un seul soumissionnaire)
- La difficulté d’harmoniser certains chantiers sensibles
- Le manque de ressources humaines dans certains bureaux régionaux
Dans la mesure où le ministère conserve la responsabilité de la planification, il serait pertinent de revoir l’ensemble du processus pour y améliorer sa performance. D’ailleurs, différentes démarches Lean entreprises du côté des services sociaux ont permis d’améliorer considérablement la performance des processus internes.
Évitez le gaspillage dans vos opérations forestières
Advenant que le modèle soit repensé, il serait bénéfique que la responsabilité de la planification se rapproche des opérations, autant pour les travaux de récolte de bois que les travaux sylvicoles non-commerciaux.
Présenter des avis d’intentions
Pour les entrepreneurs forestiers actifs au niveau des appels d’offres publics, la publication d’avis d’intentions aide à bien évaluer la demande de contrats à venir et ainsi prévoir les ressources en conséquences.
3) Communications difficiles
Bien que certaines régions ont la chance de bénéficier d’une couverture complète du réseau cellulaire, la communication reste un défi de taille pour la plupart des régions forestières du Québec. En plus de compliquer les correspondances professionnelles, l’absence de réseau est un enjeu de sécurité pour les travailleurs isolés.
À l’ère de l’industrie 4.0, l’intérêt de moderniser le processus d’échange de données est grandissant. Une multitude de données sont disponibles et plusieurs intervenants auraient avantage à mieux les utiliser.
En attendant la couverture complète du réseau cellulaire ou de forfaits satellites performants et abordables, voici quelques solutions alternatives:
- Pour les régions ayant une couverture partielle ou faible du réseau cellulaire, les boosters cellulaires permettent d’améliorer considérablement la qualité de la réception.
- En absence de réseau cellulaire, les téléphones satellites peuvent être une alternative aux téléphones cellulaires conventionnels. Comme le temps d’antenne est plus dispendieux et la fiabilité de la connexion plus faible, ces appareils sont généralement utilisés pour les appels d’urgence.
- Plusieurs fournisseurs offrent l’internet par satellite. Cependant, cette solution devient généralement dispendieuse lorsque le volume d’échange de données augmente.
- Les dispositifs de messagerie par satellite permettent un échange bidirectionnel de courts messages et le partage de la localisation. Il s’agit d’une solution intéressante pour les travailleurs isolés ou les communications en cas d’urgence.
- Les radios FM offrent une portée beaucoup plus grande que les radios CB classiques et permettent l’utilisation de fonctions avancées. En effet, il est possible de programmer des fréquences privées, de se connecter à une ligne téléphonique et même d’augmenter la portée à l’aide d’antennes répétitrices.
4) Rareté de main-d’oeuvre
La situation démographique du Québec occasionne des défis reliés aux ressources humaines pour l’ensemble des entreprises du Québec et les entrepreneurs forestiers n’en font pas exception. Bien que les emplois en foresterie soient parmi les plus valorisants, on doit faire la promotion de notre milieu afin d’attirer de nouveaux joueurs.
Les associations forestières régionales sont des organismes qui ont pour mission de promouvoir la culture forestière. Par le biais de leurs différentes interventions avec les différentes tranches d’âge de la population, ces organismes améliorent l’acceptabilité sociale de l’aménagement forestier et attirent les jeunes vers les métiers de la forêt.
Les organisations du milieu forestier peuvent devenir membres collaborateurs afin de contribuer à la hauteur de leurs moyens.
Les individus peuvent également collaborer en devenant membres de leur association régionale et en participant aux différentes activités organisées.
Voici les liens vers les différentes associations régionales:
- Association forestière du sud du Québec
- Association forestière de la Vallée du Saint-Maurice
- Association forestière de Lanaudière
- Association forestière des deux rives
- Association forestière de la Gaspésie
- Association forestière Saguenay-Lac-St-Jean
- Association forestière bas-laurentienne
- Association forestière Cote Nord
- Association forestière de l’Abitibi Abitibi-Témiscamingue
Conclusion
Si on souhaite que la forêt soit une source de création de valeur pour notre société, on doit l’aménager de manière durable, en trouvant l’équilibre entre les aspects sociaux, environnementaux et économiques.
Un aménagement forestier qui est performant d’un point de vue économique se doit d’avoir une sylviculture efficace, soit de créer un maximum de valeur avec un minimum de coûts. Cela se traduit par de bonnes stratégies sylvicoles et un environnement d’affaires favorable au développement des entreprises.
Plus de contenu sur ce sujet...
Vous aimez ce que LBprofor vous présente ?
Suivez-nous sur Facebook.