Lumière sur le bouleau à papier

Comme le bouleau à papier est le feuillu le plus abondant de nos forêts publiques, il est essentiel de bien le connaître pour adapter notre sylviculture. Voici les 3 éléments clés que vous devez absolument maîtriser.

 

Le bouleau à papier est une essence présente dans tous les domaines bioclimatiques du Québec. C’est le feuillu le plus abondant sur les terres publiques de notre province. On le trouve autant dans les peuplements purs que mélangés. Il s’agit d’une essence utilisée dans la production de sciages et de déroulage et dans l’industrie des pâtes et papiers.

 

1. Essence de lumière

Le bouleau à papier est une espèce pionnière qui est intolérante à l’ombre. Sa croissance est rapide et est stimulée à la suite d’une perturbation majeure qui provoque l’ouverture du couvert forestier, comme un feu ou une coupe totale. Le bouleau à papier est l’une des premières espèces à coloniser ces endroits en début de succession.

 

On le trouve également bien souvent sous des sapins affectés ou morts par une épidémie de tordeuse des bourgeons de l’épinette. En tiges individuelles, le bouleau à papier peut coloniser également de petites ouvertures à la suite de perturbations mineures. Sur les sites frappés par une perturbation majeure (feux ou une coupe totale), le bouleau est présent en peuplements purs, appelés bétulaies. 

 

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Étant une espèce dite pionnière, sa longévité est relativement courte. Sa croissance en hauteur est d’abord très rapide, mais plafonne autour de 80 ans. Dès l’âge de 40 ans, les arbres commencent à développer une coloration rougeâtre du cœur, qui peut diminuer la qualité du bois. Au cours de sa vie, le bouleau peut également être victime du dépérissement de la cime, un processus de déclin lié entre autres à des conditions climatiques, comme des épisodes de gel-dégel qui endommagent les racines et les cimes. 

 

2. Risque de sécheresse suite aux éclaircies

Le bouleau aime les sols frais et humides, tels que les dépôts lacustres et les abords des rivages. C’est dans ces endroits que sa croissance sera optimale. On peut trouver aussi le bouleau dans les sites pauvres et sablonneux, mais la tige sera d’un diamètre limité et de qualité médiocre. 

 

Arrivés au stade de futaie, les peuplements de bouleaux ne répondent pas bien aux éclaircies. Bien que les tiges restantes profiteraient d’une croissance de leur volume, cette augmentation serait contrecarrée par des pertes issues des effets de la sécheresse, des maladies et des chablis. Le bouleau à papier est particulièrement sensible à la sécheresse. 

 

En diminuant la surface terrière, la coupe peut mener au dépérissement des bouleaux. En effet, les racines désormais exposées à l’insolation seront victimes de sécheresse, ce qui peut provoquer le dépérissement de leurs cimes et progresser jusqu’à la mort des arbres. Cette sécheresse et la présence de souches rendent les arbres plus vulnérables aux chablis et à des maladies comme le pourridié-agaric.

 

De plus, les bouleaux sont très sensibles aux blessures à la suite de coupes forestières qui risquent de se transformer en carie.

 

3. Reproduction surtout par graines

Le bouleau à papier se multiplie majoritairement par ses graines et parfois par rejet. Dès l’âge de 15 ans, il produit des graines et forme une réserve abondante qui demeure viable dans le sol jusqu’à 5 ans. Les bonnes années semencières se succèdent tous les deux ou trois ans, ainsi, les graines enfouies peuvent compenser les années de faible production. Les semences sont légères et sont bien dispersées par le vent. C’est ainsi que des zones brûlées peuvent rapidement être envahies par le bouleau. 

 

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Le substrat par excellence pour une bonne germination est composé d’un mélange de matière minérale exposée et mélangée à de l’humus. La préparation de terrain par le scarifiage ou le brûlage dirigé permet d’obtenir des lits de germination adéquats. La présence de bois morts améliore aussi la germination, ainsi que la croissance des semis, en fournissant humidité et éléments nutritifs.  

 

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La reproduction par rejet est surtout présente lorsqu’un feu de surface d’intensité modérée touche de jeunes arbres de moins de 40 ans. 

 

Sylviculture du bouleau à papier

Le bouleau à papier est une essence qui est rarement valorisée dans les scénarios sylvicoles, car elle est abondante, facile à régénérer et son bois est généralement de moindre valeur que les essences qui l’accompagnent. C’est pour cela qu’on cherche davantage à la contrôler, plutôt qu’à la promouvoir.

 

Mais, dans les cas où on cherche à régénérer le bouleau à papier dans nos peuplements, il faut miser sur des conditions de croissance avec un plein ensoleillement. Cela se traduit généralement par une coupe totale. 

 

Étant une essence de début de succession, on peut s’attendre à ce que le bouleau (re)colonise rapidement le site. Il fournira ainsi l’ombre nécessaire aux arbres forestiers plus longs à croître. 

 

Au fil de la succession, l’essence se fait graduellement remplacer par des espèces plus tolérantes. Le bouleau subsiste tout de même au sein du peuplement et il réapparaît à certains endroits lorsqu’il y a des trouées qui fournissent la luminosité nécessaire à sa croissance.

 

Conclusion

Puisqu’il s’agit d’une espèce intolérante à l’ombre, le bouleau à papier est un arbre qui nécessite de grandes perturbations pour assurer sa régénération, comme un feu ou une coupe forestière. Bien que sa sylviculture soit relativement simple, le bouleau blanc devient fragile à mesure qu’il vieilli et que le couvert forestier se referme autour de lui (maladies et pourritures). 

 

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